De retour !

Bonjour à toutes et à tous !

Me voilà de retour sur ce blog, et avec mon esprit disponible pour ce faire. Vous en avez de la chance !

Les derniers mois (depuis septembre) n’ont franchement pas été folichons-folichons pour moi.
Avant d’aller plus loin, je rappelle que je suis très aisément sujette à l’angoisse qui colore ma vie de cette nuance inimitable et indélébile qu’est l’anxiété diffusé, permanente et polymorphe. Mes moments de pure et totale sérénité sont rares, et mes angoisses atteignent des sommets que nous sommes peu à avoir côtoyés. Vraiment. Demandez à mon cher et tendre, je vous assure, parfois, c’est moche.
Mais je vis avec depuis toujours et, bon an mal an, ça va bien.
Ainsi donc, ces derniers mois n’ont pas été les meilleurs que j’ai connu, et vous m’avez donc bien peu lue.
Cette dernière année est particulièrement lourde d’enjeux pour moi. Car si j’ai bien travaillé jusqu’ici, si je ne valide pas cette année, tous mes efforts auront été vains.
J’aurais sacrifié 6 ans (de vie mais aussi d’expérience professionnelle), plusieurs milliers d’euros (à savoir presque toutes mes économies) et embarqué mon époux là-dedans pour rien. Ajoutez à cela que faute de moyens, je ne pourrais pas redoubler cette dernière année, même si (ce qui n’est pas gagné d’avance) on m’autorisait à la doubler.
Dans le genre, je joue un peu ma vie là-dessus, on fait difficilement mieux.

C’est là que l’univers s’est dit : « Tiens, c’est le moment de la tester la petite. Elle veut être psy, voyons comment elle s’en sort sous pression. Mais une pression sur mesure s’il-vous-plait, on va la faire paniquer GRAVE ! ».
Je vous passe les détails de ce qui m’a fait paniquer et pourquoi, mais en résumé, j’ai traversé une période de très très grande angoisse (je ne suis toujours pas au top de ma forme là, mais ça va mieux), du genre angoisses existentielles et crises de panique.
De ces périodes d’angoisse qui vous font arrêter de manger et ne penser qu’à ce qui vous angoisse, tout le temps. Pendant 3 mois, je n’ai pas été capable d’imaginer un avenir favorable, j’ai été terrifiée de tout, j’ai perdu beaucoup de poids (forcément je ne mangeais plus), je ne sortais plus (trop peur), je me sentais incapable de tout et du coup je ne faisais plus rien. Je ne faisais rien de mes journées, si ce n’est paniquer. J’en étais arrivée à redouter de me réveiller parce qu’être éveillée signifiait paniquer. Je ne voulais pas mourir du tout, je voulais juste dormir en continu, parce que quand je dormais, j’étais tranquille.
Je paniquais aussi sur ma future activité, en me disant que mon cabinet ne tournerait jamais, que je n’aurais pas assez de patient·es, que je m’endetterait terriblement et finirais donc à la rue.
Amie dépression associée n’était pas loin !

Alors voilà, grosse révélation : les (futur·es) psy sont aussi humain·es et ne sont pas immunisés contre les aléas de la vie psychique.

Heureusement, j’ai réussi à m’inscrire et j’ai réussi à trouver un stage (condition sine qua non pour valider cette dernière année). Très drôle d’ailleurs, mon stage se fait dans une start-up qui promeut la neurodiversité au travail, dont le HPI.
Je n’ai pas du tout fait exprès, mais je reste donc dans du connu.

Aujourd’hui, je commence à aller un peu mieux et à retrouver de l’espace mental à dédier à autre chose que de contempler le futur et certain effondrement de ma vie à cause de choix misérables.
De l’espace se crée pour un futur plus plaisant, où j’aurais un cabinet qui me permettrait de vivre normalement.
Mais cette projection est encore fragile, et il en faut peu pour me faire vaciller.

Quoi qu’il en soit, je suis de retour ici, avec vos suggestions d’articles et une idée pour un nouveau billet pour le côté psy de ce blog (celui-ci étant un billet plus personnel).

Avant de vous quitter, j’aimerais ajouter quelques lignes.
Même si je ne suis pas (encore) psy, il est probable que l’on me fustige pour faire étalage de ma vie intérieure à celles et ceux qui pourraient, éventuellement, être mes futur·es patient·es et se faisant compromettre les bonnes conditions de « juste distance » entre la psychologue et ses patient·es.
Je me permets ce luxe aujourd’hui, précisément parce que je ne suis pas (encore) psy. On ne peut donc pas me reprocher quelque chose qui ne me concerne pas (encore).
Ceci étant, je trouve aussi important d’agir pour démystifier et sortir du tabou qui l’entoure en France, la santé mentale. Qu’il s’agisse de traitement de psychopathologie lourdes ou du simple fait d’être humain·es, vivant·es, et donc de connaitre des hauts et des bas dans sa vie, y compris sa vie psychique.
La santé, mentale ou pas, comprend l’état de bien-être et ne se définit pas seulement par l’absence de maladies.
Ainsi, la santé mentale, ce n’est pas juste ne pas avoir de maladies mentales, c’est aussi être « bien dans sa tête ». Et c’est normal de ne pas toujours être bien dans sa tête, nous n’en sommes pas pour si peu « fous/folles » ou simplement malades.
Nous n’avons pas à avoir honte de notre vie psychique, nous n’avons pas à avoir honte de nos souffrances. Personne n’en est exempt, et souffrir n’est pas une tare ou un tort.
C’est humain, et il n’y a pas de souffrances illégitimes. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas de psychopathologie que vous n’avez pas de raison de souffrir et/ou d’aller mal. La fait d’être soignant·e ne fait pas non plus de vous une exception en la matière.
Aller mal, ou moins bien, cela fait partie de la vie. Comme aller bien, et même bien mieux.

20 réflexions sur “De retour !

  1. Mona Dahl dit :

    Bonjour!

    Haha, le hasard des choses fait que je viens tout juste de demander à passer en demi-vitesse pour ma deuxième année universitaire, à cause d’un épuisement généralisé. Une seule année à fond les manettes, et me voilà K.O. J’ai tenu moins longtemps que vous…

    En tout cas, je suis navrée que vous ayez eu à vivre cela. Et en même temps, contente que vous soyez en train de vous en sortir. Je vous souhaite tout le courage nécessaire, n’abandonnez pas!

    Vous avez déjà parcouru tant de chemin, il ne reste plus grand-chose avant la ligne d’arrivée. Vous pouvez être très fière de vous! Les choses se passeront comme elles se passeront, et ce qui est passé n’est de toute façon jamais perdu. De toute manière, avec votre intelligence et votre force de caractère, vous trouverez toujours un chemin où vous faufiler pour avancer, quelques soient les embûches qui se dressent devant vous (j’en suis sûre!). J’espère de tout coeur, en tout cas, que votre année se déroulera comme vous le désirez.

    Bon courage à vous!

    Mona Dahl

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  2. gauvain29 dit :

    Je suis également en plein bouleversement pro, ce qui me bouffe beaucoup d’énergie. Très anxieux comme toi, je suis actuellement dans une phase de stase où je n’ose pas avancer de peur de me tromper ou pire ! de rater ma reconversion. Alors j’attends, j’attends de trouver la force intérieure de passer la marche avant et d’affronter le monde du travail à nouveau. Courage en tout cas pour cette dernière année et cette belle démarche vers la psychologie !

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  3. Fabien dit :

    Je vois que ma proposition (dans le précédent article) de parler du sujet : « Quand un(e) surdoué(e) a également le TAG » a fait son effet :). Comme j’ai senti qu’il y avait une possibilité que vous l’ayez. Oui ! Juste en lisant le précédent article ahah… Avez-vous été diagnostiqué ? Par un Neurospy ? Neuropsychiatre ? What Else ? J’ai demandé à une association TDA/H s’ils connaissaient un spécialiste sur Toulouse, j’attends la réponse. Le délai peut être long pour un rdv. Dès fois le TAG et TDA/H vont de paire. Pour moi, être calme à l’intérieur est vraiment rare. Par contre à l’extérieur, j’y arrive… peut être de moins en moins… à force de chercher constamment la stimulation/dopamine et ne pas aimer du tout la routine.

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    • Line dit :

      Bonsoir Fabien,

      Il est vrai que vous m’aviez suggéré ce thème d’article. 😊 Néanmoins c’est un concours de circonstances qui m’a amené à parler du TAG dont je suis affligée. Je ne voudrais pas que les lectrices et lecteurs de ce blog soient amenés à confondre ce qui relève de mon TAG et ce qui pourrait être imputé à la douance.

      Ce sont mon médecin et ma psychologue qui ont conjointement posé le diagnostic de TAG me concernant.
      C’est étrange ce temps d’attente, la région Haute Garonne est l’une des mieux dotée en psychologues de tout poils.
      Mais peut-être qu’il y a pénurie de psychiatres…
      Quoiqu’il en soit je vous souhaite de trouver ce qu’il vous faudra très vite.
      😊

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  4. Daedalus dit :

    Tout d’abord, merci pour ce partage. Non seulement il n’y a aucune honte à en parler mais c’est une démarche courageuse. Felicitations!

    Et comme je l’ai entendu récemment en anglais : » Courage builds confidence. » « Le courage construit la confiance en soi. »

    Je ne ferais pas comme beaucoup dans ma vie, à donner des conseils à gauche à droite ( c’est un peu frustrant parfois).

    Je poserais juste cette question: Il y a-t-il quelque chose que la communauté ici (dont j’espère faire partie 🙂 ) puisse faire pour t’aider en plus des réponses que nous postons ici?

    Dis autrement, l’aide est proposée mais pas imposée et, comme dans l’auto-hypnose, vous êtes libre d’accepter ou de refuser les suggestions à vôtre gré. 😉

    PS: Je n’ai pas insisté sur la proposition de mon café Socrates (Je me doute qu’avec la dernière année d’étude, ca doit être assez chaud) mais comme le TAG est un phénomène qui semble toucher de plus en plus de personnes, si jamais d’aventure vous ou d’autres personnes sont tentées par l »expérience, c’est un sujet qui semble tout à fais approprié pour un la méthode Socrate ( du genre parler du sujet d’une manière qui permette de trouver des solutions et des sagesses pratiques dans la vie de tout les jours).

    Encore une fois félicitations pour la démarche 😉

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    • Line dit :

      Merci à vous, tellement.

      Cette simple manifestation de compassion me touche déjà beaucoup, tout comme votre gentille proposition d’aide. 😊

      En me rappelant que ce que j’écris et partage avec le public ici est lu, que c’est utilisé et même (quelle chance !) apprécié aussi parfois, les lecteurs et lectrices du blog m’aident déjà beaucoup.

      J’espère que vous trouverez des candidat*es pour vos cafés Socrate. Je reviendrai sur cette jolie idée promis, mais un peu plus tard dans l’année prochaine certainement. 😅

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      • Daedalus dit :

        Je comprend tout à fait, surtout qu’avec tout ce qui se passe dans votre vie en ce moment, c’est normal de se sentir un peu (beaucoup) surbookée. Avec en pus le coté média qu’il vous faut assumer en plus, je comprend que ca charge un emploi du temps un max.

        Cela étant dit, la proposition restera indefinemment ouverte à vous, ainsi qu’a toutes les personnes de bonne volonté.

        De toutes façons, ca me donnera l’occasion de m’entrainer avec mon entourage car utiliser la méthode de socrate n’est une chose si aisée … mais par contre, apparement très utile (je commence à retirer les premiers bénéfices) 😉

        Bon courage et à bientôt 😉

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  5. Mharc dit :

    Welcome back, Line.

    C’est une bonne nouvelle que vous commenciez à aller un peu mieux.
    Le fait d’avoir trouvé un stage est une bonne chose.

    N’oubliez pas d’être cool avec vous-même.
    Une personne « surdouée » a tendance à donner de la valeur à ce qu’elle n’a pas fait ou mal fait & n’en attribuer aucune à ce qu’elle a bien fait (puisque c’est « forcément normal » d’avoir fait le job…).

    Je vous souhaite de valider votre année & ainsi de vous lancer dans l’aventure professionnelle pour laquelle vous vous battez ces dernières années.

    All the best!

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  6. Mokuren dit :

    Je ne peux pas prévoir le succès futur de votre cabinet (oui je m’obstine a vouvoyer les gens que je ne connais pas même sur internet). Mais pour ma part je rechigne depuis des mois à passer un test parce que j’avais plus ou moins inconsciemment l’idée d’attendre que votre cabinet ouvre. Ce qui me prouve que j’avais le préjugé très parisien que vous seriez forcément dans la même région que moi…

    Votre background scientifique est un atout déterminant pour moi, c’est vraiment ce qui me ferait choisir entre deux professionnels. Quant au côté humain qui transparaît dans ce blog, j’ai presque envie de dire que c’est la base: un psychologue que je sens trop froid me ferait fuir à toutes jambes. Et je pense que bien d’autres personnes sont sensibles à la rigueur qu’apporte une formation scientifique et à l’humanité d’un praticien. Donc gardez confiance, vous avez vraiment des bonnes cartes en main.

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  7. Kks dit :

    😦 J’espère que depuis cet article ça va mieux…

    Je ne comprends pas pourquoi un-e psy devrait s’interdire de parler de iel, voire que ce serait anti-professionnel de tenir un blog et de parler de ses états d’âme (voire de ses troubles psy, le cas échéant) oO.

    Un blog est un espace public en ce que le contenu l’est, ça n’a rien à voir avec la situation où læ psy en question parlerait d’iel-même lors d’une consultation…. Les gens voient vraiment des problèmes là où il n’y en a pas…

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